Théna
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Théna


 
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 Un second concert

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Peter Bogert
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MessageSujet: Un second concert   Un second concert EmptyJeu 11 Nov - 16:16

Les agents de la sécurité, enfin seuls dans la faille, se regroupèrent devant l’immense scène que le célèbre chanteur Inkermann venait à peine de quitter. Jimenez, suivit de près par Angus Skroup, s’avança au milieu des instruments, puis, arrivé au bord de la scène, prit un microphone.

« Messieurs, il s’est passé quelque chose de préoccupant ce soir. Vous avez sans doute remarqué la fusillade au sommet de la faille, et vous vous doutez que ce n’était pas prévu. Vous avez raison. Les deux agents en place ont été touchés, mais ils s’en sortiront. L’agresseur a pu s’enfuir. Aussi, il va falloir redoubler de vigilance, notamment pour le prochain concert, mercredi prochain. De même, en attendant le concert, je veux que les patrouilles soient doublées, et que les tours de garde soient renforcés. Je suis bien clair ?
- Oui, monsieur ! »
crièrent en réponse les agents de sécurité.

*** *** *** *** ***

Trois jours plus tard.

Torrens s’était réveillé dans sa chambre d’hôpital quelques heures plus tôt. Une télévision diffusait en direct le concert : une foule immense s’était de nouveau rassemblée dans la faille, des centaines de flashs d’appareils photos clignotaient de toute part, et les nacelles suspendues aux parois parsemaient les bords de la faille. Torrens pouvait discerner plusieurs de ses collègues face à la scène, et, de temps en temps, une lumière se reflétait sur le métal d’une arme…

Riekann avait pris position au milieu des autres agents face à la scène, s’occupant de reconduire les divers spectateurs trop enthousiastes s’amusant à passer les barrières de sécurité jusqu’à la fosse. Plusieurs dizaines de personnes se faisaient porter par la foule au gré de la musique, certains étant même dirigés par la foule en direction de la grande scène. A côté de lui, un jeune homme d'une vingtaine d'années, le visage caché par un casque de protection, réceptionna l'un de ces joyeux spectateurs, et l'emmena vers les passages d'accès à la fosse, tout en demandant à Riekann, via les micros intégrés aux casques, de bien vouloir le remplacer quelques minutes. Et voilà que commençait la plus fameuse chanson du groupe...
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MessageSujet: Re: Un second concert   Un second concert EmptyDim 21 Nov - 14:49

Comme bon nombre des locaux publiques d'Hohomia 09, l'hôpital ne comprenait pas de fenêtres, tout du moins, pas sur cette façade. L'architecte, avec dans l'idée d'optimiser la stabilité de l'installation, avait encastré le bâtiment dans une des parois, à même la roche. Les patients internés dans l'aile sud étaient les seuls à avoir accès aux quelques fenêtres : celles-ci, à huit kilomètre de la sortie plein air de l'aire de débarquement, n'avaient pas accès à la lumière du jour, et seul les feux de la rocade venaient éblouir leurs carreaux
Torrens était seul dans sa chambre. Pas plus tard que ce matin, son voisin avait été transféré dans une autre aile. C'était un type taciturne, mais qui n'avait pas eu la chance d'avoir un cœur capable de résister à trente ans de cholestérols. Dans un coin de la chambre, la télévision retransmettait le concert d'Inkermann, et bien que le son soit trop élevé, et qu'une de ses omoplates le lançait, Torrens ne pouvait pas bouger. L'infirmière lui avait expliqué que les ceintures de cuirs avaient été installée lorsqu'il avait arraché sa perfusion la nuit dernière. Il avait beau eu se justifier, lui raconter qu'il était jusqu'à maintenant dans un état second, la jeune femme s'excusa poliment : " C'est au Directeur de l'aile qu'il faut le demander."


- Monsieur Torrens ?


Le médecin en chef ne quittait pas son calepin des yeux. Il le salua brièvement, et se présenta satisfait de son rétablissement. Il était fier de son équipe. Très vite, il défit les sangles qui le retenaient, et se posa sur une chaise à côté de lui.


- Nous avons eu quelques problème précédent l'opération, notamment à cause de votre inconscience. Votre jambe était..


Il marqua une pause. S'il semblait gêné de le lui annoncer, ce sentiment ne fut traduit que par un bref froncement de sourcil, ses yeux ne décollant pas son bloc.

- Irrécupérable. La balle a disloquée l'os, perforant le muscle qui se gorgeait de sang. Vous n'auriez pas tenu plus de cinq heures sans l'ablation de votre jambe.

Ablation ? Les mots explosèrent dans l'esprit de Torrens comme des myriades de lames de rasoirs. Sans.. Jambe ? Un homme de main, c'est un putain de chien de garde : qui confierait un terrain à défendre par un clebs amputé ? La nouvelle l'écrasa. Quelque chose se brisa en lui, la lueur glacée de ses grands yeux clairs avaient disparu. Une femme y aurait lu du regret, mais plus aucune femme ne traversait la vie de Torrens. Il se rendit alors compte de l'irrégularité du drap : ils l'avaient amputés jusqu'en dessous du genou. Le tact du médecin ne l'empêcha pas de poursuivre :

- Nous avons contacté les services publics thénan.. Et vous n'avez pas de couverture sociale, et pas sur votre compte bancaire de quoi vous faire poser une prothèse. Nous avons bien appelé votre Corporation, Brightmann...


Légère tension dans la voix.


- Mais suite à une probable erreur de fichier, le siège de Mneme prétend ne jamais avoir engagé ; ni même avoir entendu parler de vous. Ils ont refusé de vous couvrir et ont envoyé deux hommes vous interroger, ils vous attendront dans le couloir lorsque vous serez en état de répondre.

Il se releva, presque désolé, et lui assura qu'ils feraient de son mieux pour trouver une organisation capable de l'aider. D'un mouvement de poignet, il lui désigna la salle de bain, où des vêtements propres l'attendaient, et un petit fauteuil roulant. En sortant, il aperçut dans le couloir une femme, mince, assise sur l'un des bancs d'aciers qui parsemaient le couloir, et finit :

- J'allais oublier, le service publique nous a donné le numéro de votre femme. Nous l'avons appelé, et bien qu'elle ait refusé de payer l'aménagement de votre jambe, elle a pris le premier vol pour venir vous rencontrer.
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MessageSujet: Re: Un second concert   Un second concert EmptyMer 1 Déc - 21:14

Viviane attendait depuis plusieurs heures déjà lorsque le médecin lui annonça qu’elle pouvait entrer. Elle était venue dès qu’elle avait appris que Samuel était blessé. Elle ne s’était pas crue capable de ressentir encore tant de peur à l’égard de la santé de son ancien mari. Peut-être parce qu’elle n’avait tout simplement jamais eu de nouvelles en quinze ans. Elle-même n’avait jamais cherché à en recevoir, et elle aurait pu continuer de vivre dans son quotidien morne et fade encore des années, sans penser à sa vie d’antan, si elle n’avait reçu ce message de l’hôpital central d’Hohomia-09. Et la voilà assise sur un banc en fer blanc, dans un couloir blanchâtre, avec une lumière trop forte et pour seule compagnie deux hommes en noir, immobiles et apparemment muets, malgré toutes ses tentatives pour engager la conversation.

Viviane se leva, prit son sac à main, qu’elle avait laissé glisser par terre, et entra dans la chambre 314. Elle frissonna en voyant Samuel. C’était pire que ce qu’elle s’était imaginée : le médecin l’avait prévenue, mais le voir ainsi… Elle tenta de dissimuler son effroi, mais Samuel semblait l’avoir remarqué. Assis sur son fauteuil roulant, il l’observait d’un air neutre.

« Bonjour, Sam’ » souffla Viviane. Vite, elle devait se ressaisir ! Il ne devait pas voir qu’il la troublait. « Les médecins m’ont prévenus, pour ce qui t’est arrivé… Je suis venu le plus vite possible. Je dois te parler. Il faut que j’enterre le passé. »

Viviane s’assit sur le rebord du lit, observant Samuel. Ce dernier la regardait, intrigué.

« C’est… c’est au sujet de nos enfants.. » commença Viviane. « Johan est mort il y a dix ans. Tué lors du siège de Paaliaq. Il était parmi les Impérialistes. » Viviane ne put retenir les larmes qui lui piquaient les yeux, et les laissa inonder son visage. « Et Lucie… elle a disparue il y a sept ans. Elle n’a pas supporté la mort de Johan. Je ne sais pas comment j’ai fait, moi-même. »

Viviane s’abandonna à la tristesse d’une violence insoutenable qui semblait avoir pris possession de son esprit. A chaque fois qu’elle repensait à ça, elle ne pouvait s’empêcher de pleurer. Mais cette-fois, tout était accentué. Peut-être était-ce parce qu’elle l’annonçait enfin à Samuel ? Ses larmes l’empêchèrent de voir la réaction de son ancien mari, du père de ses enfants. Il était sans aucun doute sous le choc.

Viviane se releva, tremblante.

« On ne doit plus se revoir, Sam’. Plus jamais. Ca ferait remonter trop de mauvais souvenirs… »

Elle tourna les talons, et sortit précipitamment de la chambre. Pleurant toujours, elle n’entendit que peu distinctement la voix de deux hommes derrière elle, disant :

« Monsieur Torrens ? Je suis l’agent Blake, de la Corporation Brightmann, et voici l’agent Gerardson. Nous avons à vous parler… »

*** *** *** *** ***

Les deux agents rentrèrent dans la chambre dès que la femme du dénommé Torrens quitta son mari. Ils trouvèrent Samuel immobile, regardant fixement devant lui. Ils refermèrent la porte tout en se présentant. Torrens ne réagit pas. L’agent Blake se plaça devant lui, et, une fois que Samuel l’eût remarqué, commença :

« Monsieur Torrens, vous êtes accusés par la section judiciaire de la Corporation Brightmann d’avoir usurpé un titre vous étant interdit, et, ainsi, d’avoir terni la réputation de la Corporation. Vous n’êtes pas sans savoir que la Corporation tient à son image auprès du grand public, aussi punit-elle durement ceux jugés coupables du crime d’usurpation de titre. Et vous avez été déclaré coupable. »

L’agent Blake s’avança, et fit signe à l’agent Gerardson de se placer derrière le fauteuil. Torrens restait inerte, anéanti par la terrible nouvelle que lui avait annoncée Viviane.

« Monsieur Torrens, vous avez été condamné à six jours de détention dans un complexe de haute sécurité à Halia, et à la perte de votre main droite. Vous n’avez pas le droit de faire appel à un avocat, ni de contacter quiconque. Voilà ce qu’il en coûte d’essayer de tromper Brightmann. »
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MessageSujet: Re: Un second concert   Un second concert EmptyLun 14 Mar - 1:08

- Central ? Ici le lieutenant Stephan accompagné du second Stoffers, en patrouille sur la rocade est. Rien à signaler jusque là, à part quelques excès de vitesses.

Le lieutenant marqua une pause tout en se massant la nuque. Les bourrasques des 60 tonnes lancés à 140km/h faisaient dangereusement tanguer la voiture de service, garée sur une bande d'arrêt.

- Nous allons poursuivre jusqu'à l'Hôpital publique, à deux kilomètres de notre position actuelle pour des contrôles de routines. On reste branché en cas de problème, terminé.


Stoffers souffla, ravi. Le lieutenant s'esclaffa à son tour :


- Et je pense commencer les contrôles par le petit snack de l'accueil !



*******


Quelques beignets et bières plus tard, les deux agents Hohomiens savouraient tout les aspects de leur fonction à l'arrière de la voiture. Se félicitant mutuellement de cet état des choses, ils aperçurent un fourgon noir s'arrêter rapidement près de l'Hôpital. Deux hommes, costume impeccablement tenu, en descendirent prestement et s'engouffrèrent à l'intérieur du bâtiment. Le lieutenant Stephan, qui avait entr'aperçu la scène plus qu'autre chose, gagna soudainement en sang froid. Il posa lentement sa bière, et tout en gardant un œil sur l'entrée, renfila sa veste. La camionnette n'avait pas bougée, mais les vitres teintés ne permettaient pas de savoir si le conducteur était resté au volant à attendre. Haussant les épaules, il descendit du véhicule, et ordonna au second, maugréant, de le suivre. Il y avait quelques choses d'anormal dans cette tenue soignée, cette maîtrise à la fois stoïque et inquiétante de ces deux hommes. Par instinct, il aurait craché qu'il y avait derrière une formation de Brightmann.
Lorsque le lieutenant tapota à la vitre, il s'aperçut que la camionnette était vide. Jetant un regard sur l'accueil, il ne vit aucune trace des hommes, et son second insistant, il finit par renoncer : après tout, sûrement plus de la paranoïa qu'autre chose...

Pourtant, une bonne demi-heure plus tard alors que les deux se prélassaient au fond de leur sièges, les deux types sortirent, escortant un troisième homme, plus âgé, en fauteuil roulant. Cette fois décidé à jouer son rôle d'officier de police, il s'était extrait rapidement de la voiture et commençait déjà à les interpeller que son second récupérait à peine son équipement :


- Bonjour messieurs, je suis le lieutenant Stephan, je pourrais consulter vos papiers d'identités s'il vous plait ?


Les deux types dévisagèrent la plaque dorée que leur tendant le lieutenant, s'échangèrent un regard et, sans un mot, sortirent en chœur leur badge de Brightmann.

- Agent Blake et Gerardson.. Et vous, vous êtes ?

Torrens, qui regardait la situation avec grand intérêt, sembla presque surpris d'être soudain le fruit de tant d'attention. Alors qu'il ouvrait la bouche pour répondre, le dénommé Blake se plaça devant lui et répondit rapidement :

- Il s'agit de l'agent Ruiz, hospitalisé depuis quelques jours suite à un accident.
- "Accident" qui lui a coûté la jambe à ce que je vois. Bref, agent Ruiz, vous avez vos papiers ?
- Lors de cet accident, lieutenant, notre ami a perdu la totalité de ses effets. Mais je peux vous assurer personnellement que cette situation sera très rapidement réglée.
- Je n'en doute pas, mais sans papiers, je ne peux pas vous laisser partir, et je peux vous l'assurer personnellement, c'est une question de loi.


L'agent Blake ne répondit pas, mais la tension entre les trois hommes étaient palpables. Alors que le second arrivait enfin pour épauler son supérieur, les deux agents devaient sûrement se demander si la prise de Torrens méritait une altercation avec les forces de l'ordre. Probablement que non, mais au moment de se décider, le second blêmit en apercevant Torrens.

- Lieutenant, il s'agit du criminel Samuel Torrens !


Il y eut quelques secondes de silence particulièrement lourdes. Le lieutenant, sans quitter des yeux les deux mercenaires, répondit apparemment calmement :


- Vous êtes certain Stoffers ?
- Affirmatif lieutenant ! Son portrait est épinglé depuis une ou deux semaine au Central pour la fusillade à l'astroport d'Halia.
- Je vois... Messieurs, je vais vous demander de garder les mains bien en vu pendant que mon second va vous passer les menottes, vous êtes en état d'arrestation.


Très lentement, il approcha sa main de son holster en suppliant n'importe quelle divinité pour que les deux tueurs d'élite s'exécutent.


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Erich Kessler
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MessageSujet: Re: Un second concert   Un second concert EmptyMar 12 Juil - 0:25

Le lieutenant Stephan n'y croyait toujours pas lorsqu'il referma la portière de sa voiture, sur lesquels les mots "POLICE" étaient peints en lettres capitales. Comme pour vérifier une nouvelle fois, il regarda dans son rétroviseur. Le criminel était vraiment là, derrière la vitre blindée, assis sur la banquette arrière, les mains menottées, bien que l'état de ses jambes l'aurait de toute façon empêcher d'aller bien loin tout seul, mais le lieutenant Stephan ne rigolait pas avec la procédure, surtout un jour aussi exceptionnel que celui-ci. Lorsqu'il mis le contact, son collègue, Stoffers, sifflotait joyeusement, et il y avait de quoi : les agents de Brightmann leur avaient livrés Torrens sans rechigner ! Bien sûr, ils avaient essayé de faire passer Torrens pour l'un des leurs, et Stephan y aurait cru sans l'intervention de son collègue, mais il ne se sentait pas d’arrêter deux agents de Brightmann pour association de malfaiteurs, il avait eu de la chance, il ne fallait pas trop pouser non plus. D'ailleurs, les deux agents de Brightmann ne figureront pas sur son rapport, ils n'ont jamais existé, il avait, avec l'aide de l'agent de patrouille Stoffers, appréhendé et interpellé le dénommé Samuel Torrens sur le parking de l'hôpital d'Hohomia 09, un point c'est tout, c'était comme ça que les chose s'était passé. Le prévenu n'avait aucun intérêt à en parler non plus, du moins le lieutenant l'espérait-il... après tout, il était impuissant face à deux agents de Brightmann, ils lui avaient plutôt rendu service...

- Je ne sais pas ce que tu leur as fait, mais tu es dans une belle merde pour avoir Brightmann sur le dos...
murmura Stephan en sortant du parking.
- Pardon chef ? Répondit Stoffers
- Rien, je pensais tout haut. On a eu une sacré veine pas vrai ?
Lança le lieutenant pour changer de sujet.
- C'est sûr chef, j'ai cru que ces deux malades allaient nous éventrer...
- Ouais, mais c'est fini maintenant, on a choppé Torrens, et une jolie recommandation va trôner sur nos dossiers, j'vais peut-être même avoir une promotion, si le vieux se sent d'humeur.

- L'intrépide et incroyablement chanceux "Capitaine" Stephan, se moqua Stoffers.
- Oui, fini le terrain et les interventions, bonjour la paperasse et la secrétaire...
- Et l'ennui, ajouta l'agent.
- Et l'espérance de vie, je penserais à toi lors de ta prochaine descente face aux Rasoirs, bleusaille,
dit le futur capitaine en grillant sans le moindre complexe le sémaphore, protégé par la lueur émise sur le toit du véhicule... Car à part contre les amendes, la sirène et le gyrophare ne protégeait pas de grand chose, et avait même tendance à attirer les pruneaux dans certains quartiers...
- Ça ne durera peut-être plus bien longtemps, ce mec est connu pour s'être associé à HackMan.
- HackMan, Brightmann, mais dites-moi, ce type a une jolie liste de contact.
- Jaloux ?
- Pas particulièrement, les réunions mondaines entre psychopathes, c'est pas trop mon truc, je passe mon tour.

- Moi aussi, mais vous croyez que...

La suite, Stephan ne l'écouta pas vraiment, il se contenta de répondre au babillage incessant de Stoffers par des "Ouais c'est pas faux" et autres formules qui conviennent à toutes situations telles que "bien sûr", "ok", "évidemment". Dans son rétroviseur, il détailla le criminel. Celui-ci était vêtu de vieux vêtements élimés mais néanmoins propres, probablement lavés par la blanchisserie de l'hôpital, aux frais du contribuable, comme toujours. Torrens semblait vieux, très vieux, mais ce ne devait être qu'un impression. Stephan était certain qu'il n'avait pas plus de cinquante ans d'après les vagues souvenirs qu'il avait de l'avis de recherche. Une vie de criminalité n'avait apparemment pas fait de cadeau à Torrens, qui semblait avoir vu de bien meilleurs jours. Il était encore livide. Par peur de Brightmann, de la Police ou à cause de la perte d'un membre, le lieutenant n'aurait su le dire, mais le prévenu ne semblait pas vraiment dangereux, si ce n'était ces cicatrices et ce regard dérangeant derrière ces lunettes rondes.

Le lieutenant fut tiré de sa rêverie par le grésillement de la radio et le changement dans la voix de Stoffers, à la fois sérieuse, enthousiaste et solennel, aussi paradoxal que cela puisse paraitre.


- Central ? Ici l'Agent Stoffers accompagné du lieutenant Stephan, en patrouille sur la rocade est. Nous avons interpellé un suspect qui correspond à la description du criminel Samuel Torrens, retour au Central. A vous.

- Bien reçu, retour de la patrouille au central, terminé,, répondit une voix déformée par la radio mais où l'on perçait tout de même une pointe de sarcasme. Des présumés Torrens, ils en avaient déjà interpellés six, chaque flic espère le choper et lui faire cracher le morceau pour en finir une bonne fois pour toute avec les Rasoirs.


***

A vingt mètres de là, dans une berline bleu électrique, les agents Blake et Gerardson gardaient les yeux fixés sur la patrouille de police toute en parlant à l'écran devant eux :

- Aiguillon, ascension aux couleurs de l'espace,
dit Gerardson pendant que son coéquipier redémarrait.
- Égide, élévation des cieux, trois fois le septuple, sur une couronne d'étoiles. Schéma Ivoire, lança une mystérieuse voix provenant de l'écran
- Schéma ivoire bien reçu, répondit l'agent de Brightmann.
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MessageSujet: Re: Un second concert   Un second concert EmptyJeu 6 Sep - 0:15

Le lieutenant Stephan passait pour un chien de garde auprès de ses collègues : le temps et l'expérience du terrain avaient modelé l'homme comme de l'argile. Il lui arrivait souvent de sentir quelque chose d'anormal d'un premier regard. Une mimique sur le visage d'un passant, un coup d'oeil biaisé, un détail anachronique dans le décor.. Ces petites choses, notés inconsciemment par le lieutenant, le mettaient en éveil. Presque par habitude, il passa une main sur son torse, sous son pectoral gauche. Son inquiétude faisait imperceptiblement monter sa tension artérielle, mettant à mal son double pontage coronarien. Il grogna doucement tout en jetant, une énième fois, un regard dans le rétroviseur central.
Derrière, Torrens semblait calme. Ses yeux rencontrèrent, sans ciller, ceux du lieutenant dans la glace. Ce n'était pourtant pas le détenu qui intéressait Stephan, mais plutôt la berline qui les suivait, à quatre voitures derrière eux.
Il était conscient d'avoir une grosse prise. Sûrement trop grosse, même. À en croire les avis de recherches du commissariat, Torrens avait le bras long dans la pègre d'Halia, peut-être même assez long pour englober Hohomia 09. Mais surtout, il devait en savoir beaucoup : des recherches avaient été organisés, un indic' avait même été recruté.. Le Commissariat Central d'Halia n'aurait pas engagé autant de moyens si ce que savait Torrens n'avait pas été explosif. Au point que les Rasoirs Sanglants aient particulièrement envie de le récupérer... Ou de le faire taire.


Dans les deux cas, ça sous-entendait de passer sur le lieutenant Stephan. Il accéléra.


À cause (ou grâce, selon le point de vue) des conséquences dramatiques qu'eurent la pollution sur Tarqeq, la biosphère et l'environnement d'Himalia font l'objet d'une attention toute particulière. La Fédération restreint la motorisation de tous les véhicules, quels que soient l'usage, la cylindrée ou les proportions, à n'utiliser que des biocarburants, et ce depuis une vingtaine d'année afin de limiter les rejets de gaz, nocifs pour l'environnement et la santé en général. Mais depuis quelques années, la tendance va pour le "Zéro rejet", c'est à dire les moteurs à hydrogènes qui équipent près de 76% des véhicules civils en circulation sur Himalia et la totalité des véhicules neufs. Un décret récemment publié, et mis en application d'ici six mois, interdira définitivement l'usage des moteurs fonctionnant autrement qu'à l'hydrogène sur Himalia.
Pourtant, dans les petit commissariats de quartier d'Hohomia 09, deux tiers des véhicules de fonction tournent au biocarburant pour des raisons aussi bien financière que pratique : les moteurs à hydrogène n'ont pas encore suffisamment de reprise pour permettre les courses poursuites, que ce soit pour serrer un délinquant... Ou échapper a des poursuivants.


Le lieutenant Stephan s'en fit la remarque alors qu'il montait dans les tours, faisant gronder le moteur. Le voyant jaune "Ecologie" clignota en signe de protestation, mais le lieutenant n'hésita pas à rétrograder pour gagner en puissance. Il doubla deux gros convois agricoles, et la berline bleu fit de même.


- Chef.. Il y a un problème ? Demanda le second Stoffers.
Ce dernier percevait bien, à la conduite et au faciès de son supérieur, qu'il y avait une anormalité.

- Ouais.. On aurait pas dû l'ouvrir sur Torrens à la radio.

Stoffers sembla vouloir dire quelque chose, mais il se ravisa et suivant le regard du lieutenant dans le rétroviseur central se retourna sur son siège. Il aperçu la berline bleue, et se marbra. Machinalement, il vérifia le magasin de son arme et fit sauter la sécurité.


Pour sûr, ça n'avait pas été malin de contacter la Centrale. Les fréquences étaient prétendument sécurisées, mais qui y croyait ? Des gangs comme celui des Rasoirs Sanglants avaient les moyens d'y accéder. La joie et la stupéfaction d'une telle prise avait émoussé, sur l'instant, la vigilance du chien, et le lieutenant s'en voulait âprement.


Le second s'empara de l'émetteur radio et lança un appel :


- Ici le second Stoffers, j'appelle Centrale. Nous avons besoin d'un renfort policier pour escorter le suspect Samuel Torrens, terminé.
- Ici Centrale, bien reçu. La patrouille 416 est en stationnement à moins d'un kilomètre de vous, je vais les prévenir, terminé.


Stoffers remercia et se rassit au fond de son siège. Il baissa le pare-soleil et jeta un regard à Torrens dans le miroir. Celui-ci ne le lui rendit pas, plongé dans la contemplation de son moignon. S'il comprenait ce qu'il se passait (et s'en était certain), il ne laissait rien paraître. Un type dangereux et imprévisible, pensa le second.


La radio reprit, sur un ton... plus grave :


- Ici Centrale, la patrouille 416 ne peut pas vous rejoindre, mais elle vous attend à l'intersection de l'Avenue Piotr Vassilsky avec la rue Han Fastolfe. J'ai votre position sur la carte : prenez la prochaine sortie, vous longerez la rue et prendrez la troisième sur votre droite. Vous retrouverez l'Avenue Piotr Vassilsky après 400 mètres, l'intersection où stationne la patrouille est sur votre gauche, terminé.

Le lieutenant acquiesça d'un hochement de tête pendant que le second prenait note des indications routières. Quelques instants après, la sortie apparu. La voiture de police s'y engouffra. Stephan ne quitta pas instant des yeux le rétroviseur : la berline bleue resta sur le périphérique. Ils n'avaient pourtant pas cessés d'être visible, se pourrait-il que la voiture ne les suivait pas ?... Le lieutenant appréciait difficilement l'idée après vingt minutes de talonnement. Il se renfrogna, ne prêtant pas oreille au piaffements de soulagement du second. Il relâcha toutefois la pression sur l’accélérateur et laissa glisser la voiture jusqu'à l'Avenue Piotr Vassilsky.

Sauf que la troisième rue sur la droite se finissait en cul de sac au pied d'un mur de brique et de poubelles éventrés. Le lieutenant pilla, le coeur tachycarde. Torrens sortit de sa torpeur et se redressa vivement. Un crissement de pneu le fit se retourner.

Un large utilitaire venait de barrer l'entrée de l'impasse, et cinq hommes armés sautèrent au sol. Ils abattirent les deux policiers avant que ceux-ci n'aient eu le temps de se positionner. L'un des cinq vint ouvrir la portière arrière, invitant Torrens à descendre d'un rapide geste de son pistolet mitrailleur. Poliment, celui-ci désigna sa jambe droite :


- Avec la meilleure volonté, ça risque d'être difficile.
- Putain, Torrens, tu te laisses aller.


L'homme s’accroupit pour aider l'infirme à se lever, révélant son visage. Hack man passa son bras sous celui de Torrens, et s'arquebouta. Mis debout, Samuel devait s'appuyer sur lui, mais maintenait bien son équilibre.

- J'aimerai sincèrement vous serrer la main, mais avec les menottes..
- On fera sauter ça dans le fourgon. Et je vais t'expliquer ton devenir, l'estropié.
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Samuel Torrens
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MessageSujet: Re: Un second concert   Un second concert EmptyDim 16 Sep - 2:09

Samuel Torrens n'aurait pu dire combien de temps roula l'utilitaire. Ils étaient tous quatre plongés dans une pénombre tenace qu'une applique murale parvenait difficilement à dissiper. L'absence de fenêtre empêchait quiconque de se repérer. Finalement, c'est en sentant l'irrégularité du bitume sous les roues de la fourgonnette que Torrens compris qu'ils étaient emmené en dehors de la ville. Peu rassuré, mais brisé par sa journée, l'estropié s'assoupit péniblement. Il glissa doucement le long de la paroi métallique.


********


- Torrens, bouge toi.

Hack Man surplombait le vieux mercenaire. D'un geste, il l'aida à se relever et le maintint debout en épaulant son bras. La porte latérale avait été rabattue, dehors s'étendait la campagne qu'aucune étoile n'éclairait. Au loin, pourtant, un bouquet de tache lumineuse marquait l'horizon.

- C'est Halia, on t'y ramène prendre un vol. Mais avant, on doit changer de caisse, celle-ci va sûrement être cherchée, expliqua Hack Man en l'aidant précautionneusement à descendre dans l'herbe.

Dehors, plus un bruit. Les hommes accompagnant le caïd s'étaient volatilisés, avalés par la nuit. Une petite citadine attendait docilement à 300 mètres, les deux hors la loi s'y installèrent. Tout en lançant la voiture sur le chemin caillouteux que bordaient d'immenses champs, Hack Man continua :


- Tu deviens gênant Torrens. Et je te le dis en toute amitié, hein !
Il lui lança une tape tonitruante sur l'épaule.
- Du coup, on pensait te liquider. Quelque chose de propre, bien sûr, c'est pas personnel ! T'en sais juste trop pour un mec pas foutu de rester discret. Rien de plus normal.
- Rien de plus normal.
- Je savais que tu comprendrais, t'es un professionnel après tout,
continua l'autre, pas conscience de l'ironie amère dans le ton de Torrens. Mais finalement, un accord a été conclu avec un de tes ancien employeur. Et un accord juteux qui t'expédiera loin d'Himalia.
- Qui ?
Demanda Torrens, froidement surpris.
- Un petit industriel. Mais c'est une succursale, on sait très bien qui est derrière : M.A.

Samuel se laissa retomber contre le dossier de son siège. Il avait servi chez Malorian Arms pendant la guerre de Tarqeq Nord, jusqu'à ce que la Corporation se retire complètement des suites de son procès au début de l'année 746. Sale guerre, pour sûr. Mais c'était pas à Torrens d'en discuter, on lui avait donné des ordres et il les avait parfaitement exécuté. Ce qu'il savait le mieux faire. Et ça avait plu, Torrens aurait même reçu un contrat s'il ne s'était enrôlé chez Brightmann lorsque M.A. quitta la guerre. Mais les postes à responsabilité, les boulots de décisionnaires, ça n'avait jamais inspiré Torrens. Il préférait être la main sur le fusil.

- On a été contacté par un certain Hans Rufstein. Ils ont besoins de tes services pour rattraper un homme sur Tarqeq. Il n'a pas voulu s'étendre sur le sujet, mais ils ont allongés la monnaie.
- Pourquoi viennent-ils chercher un estropié à l'autre bout du système ? Il y a des tas de type qualifié pour ça sur Tarqeq, ça leur aurait coûté moins cher.
- Parait que t'étais vraiment bon.


Hack Man avait volontairement appuyé la phrase. Un voile passa devant les yeux de Torrens. Tous ses échecs, tous ces dérapages... Il devait sa vie à une réputation qu'il n'était plus capable de tenir. Hack Man, comme tous ceux qui l'avaient rencontré ces derniers mois, le savaient bien et s'en foutaient. Le revendre, c'était l'aubaine des Rasoirs, bien plus rentable que de l'abattre.
Mais combien de temps durerait ce cirque ? Longtemps peut-être, il y a de nombreuses planètes dans le système.

- Mais c'est pas la seule raison. Ce Drakov, le type que tu dois retrouver, il a quelque chose qui fait la différence entre toi et n'importe quel autre mercenaire. La fille avec qui il traîne se fait appeler Martha. Mais son véritable nom est Lucie. Lucie Torrens.
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