De mal en pis..

Le reste du vol se déroula sans encombre. Lorsqu'il n'était pas de sortie, Samuel passait le plus clair de son temps à écrire. Loin de tout aspect artistique, ce dernier répertoriait l'ensemble de ses contacts sur Halia, une cinquantaine, qu'il classait par récence, importance, fiabilité, etc... Lentement, et supposant de leurs avenirs respectifs, il tira dix nom, ses dix meilleurs atouts d'un point de vue statistique. Schématisant leur relation conflictuelle tel qui la connaissait il y a deux ans, il pouvait soit se fournir chez cinq d'entre eux, soit trois autre de meilleurs acabits. Soupirant, il rangea ses notes, et reporta le choix à plus tard.
Alors qu'il se sommeillais, une série de violente secousse ébranla le bâtiment. Surpris, Samuel, se redressant, réunis ses effets qu'il cernât à sa taille. Quelques minutes plus tard, alors que l'engin entamait sa phase d'approche, Lawry descella la porte. Méfiant, il lui tendit son Dai Lung, ainsi que deux chargeurs :

- D'ici une demi-heure, le timonier aura finit sa manœuvre, et on sera au sol. Fais pas le con avant, où c'est pas que cinq types que t'aura sur le dos. Il déglutit, soupire, et son regard redevient franc : lorsqu'on sera au sol, attend bien 10 à 15 minutes que ces soulards finissent les contrôles de routines et se vident au bar le plus proche. Ils alors seront plus qu'une dizaine à l'intérieur, tous des cons. Ils manqueront à personne.

David le regarde, lourdement.

- Je reviendrais lorsque ça sera calme, mais je te laisse la porte ouverte si jamais ça foire avant l'heure. Là, tu me cognes comme on a dit, et tu dégages. Planque toi dans les soutes d'un cargo quelques heures, qu'ils se calment, et va en ville. Quand t'y sera, prononce jamais plus le nom de Lawry, et cherche pas à me revoir.

Il commence à se retourner.. Puis se ravise et sort un bout de papier crasseux où sont griffonnés quelques noms. Visiblement, l'homme savait à peine écrire, mais Torrens en reconnaissait quelques uns :

- Tu vois ça ? C'est des potes. Si t'as besoin de fournisseurs, parle au nom de Ludo. Ludo, t'entend, pas David ! Bon.. Ils te respecterons si t'inspire le respect. Finalement, tu vois, ces types te seront plus utile mort que vivant.

Torrens acquiesça lentement. Il prit le torchon raturé, et se rallongea. Quinze bonnes minutes après que la carcasse métallique ait cessée de trembler, effectivement, Lawry pointait. Quelques instants plus tard, se massant les jointures, l'homme sortait son arme de poing. Le mécanisme, parfaitement huilé, jouait admirablement. La première des 24 balles s'inséra dans la chambre, fluide, à la satisfaction de Torrens. "L'entretien de l'arme est à l'effigie de son porteur !" répétait son père lors de parties de chasses. Soucieux, Samuel refusait depuis de ne serait-ce que détenir une arme en mauvaise état. Enfin assuré de la fiabilité du Dai, à "l'effigie de son porteur", Torrens s'engouffra dans le réseau de cursives. Calmement.

****

- CHOPEZ MOI CET ENFOIRÉ !
Ca crie, ça beugle, ça trépigne. Samuel est en sueur, ça va mal. Les deux coups de feu ont résonné - non, *frappé* - dans tout le bâtiment. Les gisants, baignant de sang, font hurler l'équipage. Le service de sécurité sera bientôt là, bientôt ! Torrens court, il court mais ne voit rien - une des balles à perforé une conduite sous pression, lui brûlant le visage, qu'il tient d'une main. L'autre, elle braque en avant, alors qu'il tombe sur le béton du hangar. L'un des deux capitaines, affolés, revient. Il y a une fille avec lui, Marie, elle ne le sait certainement pas encore, mais Torrens lui évitera un multiple viole en tuant le capitaine en second d'une balle explosive en plein torse. Ceci dit, s'échappant, elle sera la première à témoigner avec quelle barbarie il a descendu son "ami". Samuel se cachera deux heures, peut-être plus, derrière les lourdes caisses frappé du sceau "RECHERCHE -- NASO", au cœur d'un petit cargo qui, et lui non plus ne le sait certainement pas encore, s'appelle l'Hermès.

Suite ici