Sur un Prélude en Do Dièse Mineur

Dans une de ces nombreuses planque Mike se préparait calmement, vers 20h il enfila sa veste de costard rayer et quitta la cave où il avait élue domicile.

Il se dirigea calmement vers le lieu du rendez-vous, ce n'était pas la première fois qu'il y allait, il avait pris l'habitude de si rendre chaque mois, dès que les revenues qu'il engrangeait le lui permettait.

Il arriva devant l'édifice, fidèle reproduction de l'opéra Garnier sut Terre. Ce soir la ce n'était pas un opéra à proprement parler qui était jouer mais plusieurs morceaux de musique classique. Il attendit à l'entrée l'arriver de celle qui l'accompagnerait pour cette soirée, qu'il espérait la plus courte possible...

Alors que les portes allaient bientôt se fermer, elle apparut au coin de la rue. Une fois arrivé à son niveau il lui fit signe de se diriger vers l'entrée :

« -Vous avez failli être en retard...

-Mais je suis à l'heure. »

En entrant dans le bâtiment ils se dirigèrent directement vers la loge N°14 et s'y installèrent. Un serveur vient leur proposer un rafraichissement. Mike prit deux coupe de champagne et en tendue une a Martha.

« -A la vôtre. »

Il était à présent 20h50. Le rideau sur scène s'écarta laissant apparaître un piano seul, apparemment un Steinway, au centre de la scène. Un jeune homme s'en approchât salua la foule et s'installa sur le tabouret et commença a joué le Prélude en Do Dièse Mineur de Rachmaninov. Mike se laissait emporter par la musique dans l'attente des révélations qu'elle allait lui transmettre.

La musique était belle. Le pianiste, un virtuose musical originaire de Kari, faisait danser ses doigts de touches en touches. Les mélodies, à la fois triste et puissante, s'envolaient du creux de l'opéra pour mourir à leurs loges.

- Je vois que vous êtes quelqu'un de goût, Mike... De tels hommes se font si rare qu'il n'est pas désagréable d'en rencontrer.

Mike sourit du compliment, mais ne répondit pas. Elle n'était pas venue lui parler de musique, ou de mouvements artistiques.

- J'avais un contrat à vous proposer, hier, mais une série "d'incidents" nous a empêché d'en discuter des tenants..

Elle sourit à son tour, puis glissa sa main dans son décolleté. A la surprise de Mike, elle en sortit une petite carte plastifiée. Encore tiède, elle la déposa entre ses paumes.

- Vous trouverez sur ce compte 5000£, pour votre première semaine. Vous en gagnerez beaucoup plus, cher Mike, lorsque votre part du contrat sera remplie. M. Drakov a su se montrer... particulièrement compréhensif, et commence déjà à développer une nouvelle version du Titan. Seulement, il nous manque des données. Beaucoup de données, Mike.

Elle goûta un peu de son champagne, puis vida sa flute.

- Vous trouverez également sur cette carte la liste des données manquantes, les différents secteurs où elles sont contenues, les serveurs à forcer, etc... La liste d'accès est longue, et vous n'aurez aucune autre aide de M. Drakov qui espère "préserver" ainsi sa carrière professionnelle. Cette difficulté supplémentaire sera prise en compte dans le paiement, naturellement.

En contrebas, les harmoniques faisaient place à un déluge de notes. Le virtuose, déchaîné, frappait les touches avec fureur : le tempo s'accéléra, oscilla de ternaire en binaire, de majeur en mineur, et subitement, rayon solaire d'après la tempête, la montée se termina sur un unique accord, parfait, en fortissimo. La dominante roula ensuite sur le littorale, et mourût quelques secondes plus tard. Les applaudissements fusèrent, et l'on annonça l'entracte.

- Je connais votre aversion pour les corporations, Mike, et cette partie du contrat devrait vous plaire. Lorsque vous infiltrerez les programmes de sécurités de Brightmann, intégrez-y un logiciel de destruction. Attention, je ne vous demande pas de détruire les données propre au Titan : je vous demande de m'en offrir la possibilité, à tout moment, tout endroit, sur une simple commande. Si jamais je devais y recourir, je veux être certaine qu'il ne reste rien de leurs travaux. Est-ce que ce contrat vous satisfait, M. Surbringer ?

Un léger sourire se dessina sur le visage de Mike.

« Et comment qu'il me convient ! Vous aurez tout ce que vous demandez. Il récupéra la liste que lui tendait Martha. Même si de ce que je vois elle est longue.

Je n'avais jamais tenté de forcer le système de Brightmann et ce n'est pas la première corporation venue. Cela va me prendre du temps et surtout je vais devoir faire preuve de beaucoup d'attention pour l'installation de la bombe logique sans qu'elle se fasse repérer par la suite...

Il est donc temps pour moi de me retirer. »

Il se leva vida le reste de son champagne, salua sa nouvelle associée et pris la direction de la sortie.

Une fois dehors il retourna directement à sa planque, sans prêter attention à l'activité qui l'entourait.

Arrivé chez lui, il s'installa directement devant ses ordinateurs. Mike allait à présent devenir Switch, on lui avait donner la possibilité de faire du mal à la Corpo responsable de la morte de son père, il ne s'était pas fait prier pour accepter.

S'attaquer directement à Birghtmanm n'était tout simplement pas concevable, il devait d'abord infecter les parcs informatiques de petites sociétés. La démarche en elle-même pouvait paraître plutôt simple, se crée un parc d'ordinateur zombies et lancer une attaques de type Denial-of-Service sur tous les serveurs de la Corporation, mais l'aspect était plus complexe.

Une fois le crash système il ne resterait plus qu'à récupérer les informations demandées, déposer la bombe logique et effacer toutes les traces de son passage... Tout un programme.

Switch commença donc à rechercher dans ses archives toutes les entreprises lui donnant accès à un parc informatique transformable en zombie sans trop de difficultés.

Le lendemain après une courte nuit de repos sur le clavier, Mike sortit. Pour la suite il avait besoin d'informations concrètes sur les changements d'équipe des administrateurs réseaux et des experts en sécurité informatique, il doutait pouvoir trouver ces informations dans les poubelles de Birghtmanm et il connaissait justement la personne tout indiquée.

Arrivé devant un immeuble correct, mais sans plus, il entra, monta au dernier étage de la tour et frappa à la porte.

Il y eut trois coups, bref. Doucement, la porte s'entrebâilla sur un petit homme, entre deux âges, la peau blafarde. Il réajusta ses lunettes puis reconnu Mike.

- Oh, Switch ! Ça faisait longtemps.. Entre, entre !

À l'intérieur, les fenêtres étaient cloisonnées par d'épais rideaux qui interdisaient tout accès à la lumière extérieur. Une mince lampe murale suffisait difficilement à révéler des postes informatiques épars. Un matelas miteux avait été jeté dans l'un des coins, cernés de canettes de sodas et de pizzas. Les murs, autrefois blanc et impeccable, étaient recouverts de feuilles punaisées, elles même couvertes de lignes de codes, d'annotations fébriles, de procédures diverses et hermétiques aux néophytes.

- Laisse moi quelques minutes, il faut que je finisse ça... Voilà.
- Tu travailles sur quoi ?
- Ca ? Un simple passe temps. Lorsque ça sera fini, tout les liens gouvernementaux renverront vers "xxx.Cochone.xxx", et vu les sous programmes que je vais inclure, ils en auront pour une semaine avant de corriger ça. Marrant, hein ?

Passant outre l'humour graveleux de son ancien partenaire, il lui annonça avoir besoin de son aide. Rapidement, il lui expliqua :

- Tu veux ce genre d'infos ? Hé, Switch, c'est finis tout ça. J'ai raccroché moi ! Tu les aimes peut-être pas, mais moi, maintenant, je bosse pour Brightmann, et je t'assure qu'ils payent bien pour que je surveille leurs données.
- On me paye bien mieux, je pense.
- Peut-être. Ou peut-être pas. Je m'en fous. Je te filerais aucun code, aucun accès, aucun..
- C'est pas ce qui m'intéresse. Je veux juste savoir qui bosse dessus, la liste des responsables informatiques qualifiés, des administrateurs réseaux, ou tout autres nom d'un imbécile capable de tripoter son clavier au mauvais moment. Me le dire t'engage à rien, et moi, ça m'épargnera des difficultés.

Le petit homme se dandinait, gêné. Bien que conscient que de les lui donner ne l'inquièterais pas, un résidu de conscience professionnel le bloquait. Après un regard sur son programme "gouvernemental", il posa les armes et soupira :

- Je vais te donner ça.. Mais t'auras un autre souci : ils ont connectés une de leurs IA aux systèmes de sécurités internes.