L'arrivée d'une idole

Le vaisseau se posa sur le tarmac en faisant hurler les moteurs. La piste, dégagée, était reliée à la paroi nord de la grande faille d’Hohomia par une mince poutre d’acier renforcé. Une fine passerelle permettait ensuite de rentrer dans l’aérodrome proprement dit. Loin en dessous, la brume matinale rendait le paysage étrange et oppressant : de minces volutes de brouillard atteignaient les pistes les plus basses, floutant les contours des divers aéronefs.

La rampe d’accès se déplia quelques minutes après l’atterrissage du Valcyn, laissant le temps à tout l’équipage de se préparer à la descente. Skroup sortit le premier, suivit de Torrens et d’autres gardes en tenue. Derrière eux, John Inkerman et ses musiciens avançaient rapidement et s’engagèrent sur la passerelle.

Torrens fut surpris par l’entrée dans le hall de l’aérodrome d’Hohomia 09 : une centaine de personnes, toutes portant des T-shirts à l’effigie d’Inkermann et de sa tournée. Dès qu’ils eurent franchis le sas, la foule se précipita sur eux, cherchant à s’approcher le plus près possible de leur idole. Torrens, Skroup et les autres gardes durent jouer des coudes afin de se frayer un passage tout en laissant Inkermann signer quelques autographes.

Après une demi-heure de lutte contre la masse humaine, le petit groupe réussit à sortir de l’aérodrome, juste en face de la luxueuse limousine noire du chanteur, qui s’y engouffra rapidement en compagnie de ses musiciens. Skroup fit signe aux gardes de le suivre, et ouvrit la portière d’un énorme 4x4 noir aux vitres teintées. Dès que le dernier garde ferma la portière, le véhicule démarra en trombe, et suivit la limousine à travers les tunnels qui constituaient le réseau routier d’Hohomia 09.

*** *** *** *** ***

Riekann détacha lentement les ceintures de sécurité qui lui oppressaient la poitrine. La descente entre les parois de la faille avait été éprouvante, le moindre écart pouvant causer leur mort. Le vaisseau n’était pas fait pour ce genre de manœuvre, et Riekann avait du lutter contre le manche afin de maintenir l’assiette de l’appareil.

Il sortit de la cabine de pilotage, et se retrouva dans la pièce principale du vaisseau. Il ne restait plus que la jeune Tinker, la technicienne, qui supervisait le transport du matériel. Elle lui adressa un rapide signe de la tête, puis retourna à son travail. Vraisemblablement, Riekann allait devoir se débrouiller pour rejoindre les autres employés de M. Inkermann. Mais il y avait sans doute de nombreux taxis à l’aérodrome…

Sympa...

Karl passa en vitesse dans la cabine exiguë ôter sa combinaison de vol, pour un habit plus "classique". Après s'être débarbouillé en vitesse, le pilote remit ses bottes, non sans y avoir glissé son vieux couteau suisse de Marine, prit son passe pour le site du concert, avant de retourner dans le mess. les lourdes caisses, stockés à la vas vite depuis le départ, avaient été déballé, et l'une des cantines étaient restée grande ouverte, complètement vidé de sa cargaison. Sûrement les "uniformes" selon Riekann, ou tout du moins l'espérait-il. Avant de sortir, il vérifia la coupure de l'alimentation principale, et, comme tout bon timonier, vérifia avant de partir le bon état du vaisseau.

Aidé de Tinker, il examina rapidement la bonne tenue des patins d'atterrissage, avant de traverser la passerelle qui menait aux infrastructures aéroportuaires. Hohomia... Un coin d'Himalia qu'il ne connaissait guère. Même s'il n'était pas là en touriste, au moins pourrait-il prévenir Derrick en cas d'ennui. Il régnait encore une ambiance festive dans le terminal, malgré que les quelques groupes de fan commençaient à se dissiper. Le pilote n'eut aucun mal à accéder à la sortie, passant sans encombre les contrôle, l'isolation anti-radiatif de ses bottes, destinés à protéger le pilote des rayonnements nocifs dans le vide, suffisant à masquer complètement son fidèle couteau multifonction aux détecteurs.

Devant le bâtiment, la foule se faisait déjà un peu plus dense, et Riekann dû se montrer peu courtois pour réussir à approcher du 4x4 où il parvenait à aperçevoir Ridley beuglant aux gardes de se bouger. Il accéléra le rythme, mais du se faire à l'évidence lorsque le véhicule démarra en trombe alors qu'il ne lui restait que quelques mètres. Ruminant, le pilote parvint à s'extirper de la mêlée, et tendit le bras pour attirer l'attention d'un chauffeur de taxi et parvenir à rejoindre le site du concert de ses propres moyens.

Après une conduite assez dure dans les tunnels et chicanes d'Hohomia 09, le chauffeur arrêta son véhicule. Riekann paya la course, et se précipita au poste de garde, montrant son passe pour finalement entrer dans la vaste fosse. Skroup et ses hommes étaient face à la scène, Ridley faisait le rassemblement. Riekann pressa le pas, et rejoignit le groupe tandis que le sergent Ridley beuglait:

Riekann! Vous étiez où, tudieu!? Z'êtes arrêtez en route pour prendre un café, où vous transmettiez vos salutations les plus aimables à Tinker?! Dans l'rang, et plus vite que ça!

- Les gars, vous avez devant vous un chef d'œuvre de conceptualisme qui n'a pour égale que la connerie du type qui l'a conçu en matière de sécurité.

Ridley engloba la faille de sa main dans un grand moulinet théâtral.

- Cette "petite" annexe nous tire une gueule de cinq bon kilomètres de long avant de rejoindre la grande faille, remarquablement aménagé pour que l'acoustique porte sur quatre milles de ces mètres sans perdre de sa clarté. Avec une largeur d'en moyenne 300 mètres, ça nous fait la coquette somme de 1,2 km² à couvrir les cocos ! Je sais que vous êtes pas féru de maths, mais croyez moi, ça fait beaucoup. Vraiment beaucoup. D'ici 4 heures, l'endroit sera noir de monde, et d'ici 6, le groupe s'installera pour jouer. A partir de là, c'est 5h de vigilance maximale, si y'a pas de prolongations. Il y aura parmi la foule et le long de la faille jusqu'à 2000 miliciens, en équipement lourd, si ça dégénère, on ne devrait pas avoir à s'occuper de cette partie là. On est vingt-cinq, et on va tenir la formation devant la scène. Qu'on soit bien clair : je ne veux pas de mort et je vous interdis formellement de rompre le rang. Un seul tombe, et c'est toute la formation qu'est en danger.

L'officier fit craquer ses cervicales, et pensif, se frotta la nuque. Jetant un coup d'œil au ciel, il se ravisa :

- J'oubliais : vous voyez ces parois ? Vingt-cinq balcons, contenant toute la haute - et pas que de ce caillou - avec une bonne moyenne de 85 invités par logement. Particulièrement dur d'accès, comptez pas sur les ascenseurs qui seront surchargés pour y accéder en cas de pépin. Et je vous parle pas des grandes hauteurs de la faille : on a une bordure de dix bons kilomètres où pourrait s'être planqué un sniper, commando, ou tout autre conneries fâcheuse pour nous. Théoriquement, on a trois appareilles qui survoleront la zone avec assez de scanners pour pouvoir apprécier le pet d'un rongeur à cinq pieds de profondeurs.

Se grattant le crâne une dernière fois, il finit par hausser les épaules. Sûrement que le topo sur la sécurité était bouclé.

- J'veux vous voir en combinaison lourde, équipement compris, dans trois heures ! Vous me trouverez le tout dans le local de la milice, et comme je sais qu'on a des petits friqués, il y a une petite armurerie à un demi-kilomètre où vous pourrez vous faire plaisir - et par pitié, pas de fusil à pompe cette fois, Max.

Le local de la milice était un petit bâtiment préfabriqué, accolé au poste de garde à l'entrée de la faille. Local était effectivement le terme le plus adapté, la salle accessible au "personnel auxiliaire de renforcement exceptionnel" étant plus proche du garage mal rangé d'un ancien chasseur de prime reconverti dans les antiquités qu'à une véritable armurerie.

Riekann, et la demi-douzaine de garde qui l'accompagnait, semblait quelque peu découragé par les amas d'armes plus ou moins utilisable accroché aux hasard des emplacements muraux, des présentoirs, des tables et des amas de munitions bas de gamme, sans la moindre trace d'organisation; peu mit en avant par la lumière des néons veillissants. Certains ne purent s'empêcher à repenser au dépôt de la Milice, dans la pièce voisines, que certains avaient pu apercevoir.

Nan, sérieux, ça marche encore ce truc? Fit l'un des mercenaires, en soulevant un antique fusil mitrailleur recouvert de poussière.

Bah attend, fait voir... L'a pas l'air trop abîmé. Non attend! Il manque la culasse putain!

Bougez vous d'là mesdemoiselles! Rugit le sergent Ridley, déjà armé et paré, en entrant à son tour dans la pièce, portant avec l'un des hommes une paire de caissons, portant le logo de Brightmann. Karl les identifia comme appartenant à la cargaison.

Les caisses soulevèrent un petit nuage de poussière lorsque les deux porteurs les posèrent brutalement. Ridlay sorti un épais couteau de combat, et coupa la lanière attachant les cantines, et déposa les deux caisses. Il ouvrit la première, révélant une poignée de tenues militaires: une combinaison renforcée, et de lourdes pièces d'armures gris sombre marqué du logo de la corporation sur l'épaulière droite. Premiers rugissements de joie, qui ne s'estompa guère quand l'ouverture de la seconde caisse révéla un petit stock de mitrailleuses Minami 10.

Wow, wow, wow... Le modèle commando, avec silencieux, chargement rapide, lunette mobile et détecteur IR...Vous nous gâtez sergent!

Image de marque, soldats. C'est ça Brightmanns! Même les pauvres sont équipés. Et encore, sans ces enfoirés d'officiers de la milice, j'aurais pu descendre les fusils d'assauts du vaisseau. Mais si vous voulez votre matos, passez à l'armurerie. Répondit Ridley avec le sourire. On s'équipe et au trot! Y'a encore les sections de Perez et Georges à équiper! Bougez vot'cul!

Riekann attrapa l'un des treillis, qu'il enfila en vitesse. Il fixa les chausses sur ses bottes. Les vieux réflexes des "procédures d'abordage" remontaient: Bien les serrer sur le pied, mais laisser du jeu sur les chevilles. Le plastron, plus lourd et massifs que les équipements standard de la Marine, le gênait un peu, mais l'un des mercenaire l'aida à accrocher les lanières, non sans rire. Protèges tibias, plaque protectrice des membres inférieurs et extérieurs, épaulières.... Une fois équipé de la combinaison lourde, le pilote se présenta au sergent, qui distribuait armes, radio et objectifs.

Auxiliaire Riekann, au rapport. Fit-il, en position de salut.

Repos fiston. T'es bien équipé? Répondit le sergent d'un air distrait. Ridley mâchonna le bout de son cigare en vérifiant les fixations de la combinaison. Bouge un peu... C'est ça. Ca à l'air d'aller. Attrape ça.

Quelle fréquence? Demanda Riekann, en ajustant à son oreille l'émetteur/récepteur que venait de lui passer le sous officier.

89.34. patrouille le long de la falaise ouest, ton équipier est dans le groupe du caporal Perez, va l'voir. Suivant!

Heu... J'ai pas l'droit à une arme?

Le sergent éclata d'un rire détonnant.

T'es auxiliaire... Et même pas chasseur de prime à la base, boy-scout. Brightmanns te prête une cuirasse, soit déjà content. Allez, hors de ma vue.

Ridley se tourna vers le mercenaire suivant, et se mit à vérifier l'état de ses fixations. Karl se tourna vers la décharge d'arme. Armes de poing, fusils, PMs, carabines, Riekann remarqua même un vieux lance-roquette... Cependant, la moindre de ces armes manquait visiblement d'entretien, servant visiblement de stock de pièces détachés. Le pilote se rappela que sa carte de crédit était toujours dans sa poche. Ni une ni deux, il sortit, et se dirigea vers l'armurerie, remontant au passage la file de fan se formant peu à peu devant l'entrée.

L'unique avantage des armuriers de la campagne profonde, c'est que malgré les prix excessifs et le manque de choix, ceux çi n'étaient pas regardant quand l'existence des licences d'obtention d'arme, normalement obligatoire, y comprit pour des "ports libres". Tandis que deux, trois mercenaires de Ridley chinait dans les armes de guerre, les fusils de combats, Riekann s'intéressa de plus près aux pistolets, qu'il connaissait de son service. Malorian, excellente marque, fournisseurs de la Flotte sur Himalia.... L'Avenger avait été son arme de service pendant 4 ans. Une valeur sûre, "bradée" à 800 thénas avec une paire de chargeurs, la gun-cam, et l'assurance du silence du marchand.

Une fois armé et paré, Riekann interpella l'un des gardes, le fameux Max, arborant non pas un fusil à pompe, mais un lourd fusil d'assaut flambant neuf:

Hey, Max! Le caporal Perez, tu sais où il est?

Un peu plus loin en rev'nant vers la faille, avec sa section.

Effectivement, Karl n'eu aucun mal à trouver le sus-dit caporal, discutant avec quelques un de ses hommes pendant que les plus nantis profitaient de l'armurerie.

Auxiliaire Rie...

Ouais, le sergent m'a prévenu. T'es sûr que ça te suffira? Coupa Perez, en désignant le modeste pistolet du pilote.

C'est pas comme si on partait en guerre... On empêche les donzelles de sauter sur la scène pendant 4h, on touche notre paye, et on rentre.

On est jamais trop prudent. Mais bon, c'est toi qui voit, Auxiliaire, 'pas la corpo' qui paye tes funérailles en cas de problème. Bon, j'devais te trouver un équipier pour la patrouille, j't'ai collé avec un certain Torrens. Rassemblement dans 2 heure, soit là.

Ridley était bourru, mais il connaissait son boulot. Lorsque le sergent parlait de brèches - non, de failles béantes - dans la sécurité, il savait de quoi il retournait. Et Torrens aussi. Sécuriser une zone ne s'improvise pas, et Brightmann l'avait compris. La plupart des mercenaires ici présents savaient réagir seul ou en binôme à quasiment toutes les situations de menaces à courte ou longue portée, avec un maximum d'efficacité, et dans un temps record. Placer une importante partie de leur financement dans l'entrainement de ses hommes avait profité à la Corporation, aujourd'hui détentrice de la meilleur réputation dans ce domaine.

Le mercenaire s'appuya plusieurs minutes contre une paroi de la faille. Le ciel, mourant, s'irisait de bande sanglante et safran. D'ici quelques heures, les ténèbres auraient recouvert la fosse, et plusieurs centaines d'énormes projecteurs seraient allumés. Il fera, à ce moment là, aussi clair qu'en plein jour. Avant de partir, Torrens avait verrouillé son nouveau logement. S'assurant de ne rien y laisser de compromettant, il s'était embarqué pour ce canyon. D'un point de vue esthétique, la faille présente avait été remarquablement aménagée, et l'architecture de la région jouait d'originalité pour exploiter au mieux son espace. Torrens s'en foutait. Il voulait juste que ce concert se finisse vite et bien ; et comprendre. Quel était le rapport entre Jimenez, Angus, les Rasoirs et ce dandy chantonnant ?

D'un point de vue strictement professionnel, savoir ne le regardait pas. Il représentait la main, et la main exécute ce que lui ordonne la tête. Un tel schéma lui avait toujours convenu, mais lorsque la tête s'arrête de donner des ordres, ou lorsqu'elle ne préviens pas que le plat est brûlant, la main doit-elle penser, ne serait-ce que pour ne pas se brûler ? S'interroger était mauvais, et Torrens le savait. Cela divisait l'esprit, brisait la concentration et le doute rendait une action simple hésitante.
Il fit donc ce qu'il savait de mieux : il exécuta ses ordres.

Se redressant rapidement, il rejoignit l'unité au petit préfabriqué. Cela faisait bien quinze minutes que les gars s'équipaient, et en rentrant, il croisa le jeune Riekann - sans armes et apparemment agacé - se rendant en ville. À l'intérieur, le caporal contrôlait l'allure de ces hommes. Samuel lui fit un petit signe de tête, et commença à s'équiper. Les pièces d'armures n'étaient pas inconfortable, mais leur masse rendait les mouvements bien moins agiles. Lourdement, les plaques s'assemblèrent, et après dix minutes d'effort, Torrens se releva pesamment ; pour finalement s'éclater le visage contre la paroi du préfabriqué. Perez se retourna, surpris, et un des mercenaire l'aida à se relever :

- Alors papy, on a du mal à se remettre dans le bain ?

L'autre ne répondit pas, et s'essaya à nouveau plus lentement. Absolument rien à voir avec ses habitudes sur le terrain. Comment se rendre discret avec cette tonne de métal cliquetante ? Avec ça, sa forme s'était amoindrie, surtout ces cinq dernières années. il releva donc lentement ses cuisses, s'essaya dehors à la course, et finalement se trouva un centre d'équilibre valable. En quelques minutes, il raffermit sa marche, et se retrouva devant le Caporal :

- Torrens, vous me la supporterez cette armure anti-émeute ?
- Elle est handicapante, Caporal, handicapante et lourde.
- C'est le principe d'une armure d'être lourde Torrens ! Vous sortez de quel trou ? Brighmann intervient souvent dans de grandes manifestations, et il n'y a que ça de fiable si tu ne veux pas te faire écraser par la foule. Si ça dégénère, tu me remercieras.

Voyant que certains mercenaires s'équipaient de grand boucliers en plexiglas, Torrens - tout en plaçant son oreillette - lui demanda pourquoi lui en était dépourvu :

- Eux, ils vont devant la scène, et toi, tu vas en surplomb de la falaise ouest. T'auras pas besoin de ça là bas, la zone est censée être déserte, contrôlée par plusieurs patrouilles aériennes et interdite au public. C'est simple comme boulot : tu vois quelque chose bouger, tu tires. Et si jamais ça capote en bas, on vous descendra en express les soutenir.

Il acquiesça et vissa le casque qu'il lui tendait sur son crâne - casque doublé d'un masque à gaz en bandoulière.

- Il te reste deux bonnes heures devant toi, et après ça, tu me retrouves ici, j'aurais reçu ton coéquipier et je vous enverrais dans les hauteurs.

Ces deux heures, il les passa à la boutique d'arme du coin. Coincée entre deux artères, le magasin (bien que correctement tenu) manquait de pièces, et n'avait pas reçu d'approvisionnement depuis plusieurs mois. La clientèle, peu féconde, ne devait pas abonder, car le tenancier, ébahis, essayais de répondre à tout ses potentiels acquéreurs de Brightmann. Après diverses présentations d'armes, déçu, Torrens décida de garder son Feyerabend Weald comme arme de poing, qu'il dota néanmoins d'un holster confortable et fiable, de trois chargeurs supplémentaire à celui engagé. S'essayant, sécurité mise, il pu savourer le confort de l'arme, doublé par la Minami 10 alloué par Brightmann. Il s'estima correctement équipé, bien qu'étant dans les hauteurs. Cependant, hormis le sigle de la corpo, aucun accréditation ne lui permettait d'avoir d'armes longues portées. Ce qu'il préférait, naturellement. Il rejeta sa déception sur quatre grenades lacrymogènes, qu'il négocia à 55£ l'unité. une fois que le vendeur lui eut rendu sa carte de crédit allégée de 360£, il retourna à son Caporal.

Il faisait sombre, la masse de fans commençaient à tendre désagréablement l'atmosphère pour les vigiles devant les grilles, et Torrens mâchonnait une cigarette. Il fumait peu, d'ordinaire, mais l'un des mercenaires lui avait proposé, et il n'avait pas su refuser. D'ici quelques minutes, il l'allumerait qu'il se disait. Des aéronefs civils déposaient régulièrement des troupes de Brightmann. Dans l'heure, son groupe allait être catapulté dans les hauteurs. Il ferait noir, mais le Caporal leur avait distribué un jeu de lunettes adaptés. Le verdâtre grésillant lui déplaisait déjà dans l'armée régulière. Ah, Karl Riekann. Le voilà revenir. Son binôme serait composé de lui et de ce timonier. Seul, sur une falaise escarpé pour toute une nuit. Il l'alluma finalement, et commença à tirer des lattes épaisses.

- Aller la bleusaille, direct sur les hautes loges ! Vous verrez l'animation de haut, ce soir ! leur cria le Caporal au décollage.

Suite ici.